Les réseaux 5G n'ont pas forcément convaincu le grand public à leurs débuts, faute d'applications décisives les rendant indispensables mais le passage à un coeur de réseau purement 5G devrait libérer tout son potentiel tandis que les entreprises vont pouvoir mettre en place des réseaux privés sur leurs sites.

La prochaine génération de réseau ira encore plus loin à tous les niveaux, de la sensibilité de réception à la poursuite de la montée des débits en passant par une infrastructure toujours plus modulaire et flexible.

La 6G n'est pas encore finalisée mais les travaux préparatoires se poursuivent en vue d'une commercialisation des premiers réseaux à partir de 2030. Pour augmenter les bandes passantes et les débits, elle continuera de monter en fréquence pour exploiter les bandes jusqu'à 300 GHz (bandes sub-terahertz), capables de porter beaucoup d'information mais à courte portée seulement et selon un faisceau étroit.

Haute fréquences et débits toujours plus élevés

Cela imposera de repenser les antennes et de leur donner une certaine intelligence pour leur permettre d'orienter et d'agréger leur faisceau avec d'autres antennes autour pour atteindre de très hauts débits.

De même, il faudra repenser les antennes du dispositif récepteur (smartphone ou autre) pour accéder aux fréquences des bandes 100 à 300 GHz, alors que la 5G est positionnée sur des bandes bien plus basses (la plus haute atteint 39 GHz, et 26 GHz pour la bande harmonisée européenne).

6G experimentation debit ntt nec fujitsu

Un groupe d'entreprises japonaises a mené une expérimentation avec un prototype de système 6G qui a permis d'atteindre un débit de 100 Gbps avec une portée de près de 100 mètres, avec une ligne directe sans obstacles entre l'émetteur et le récepteur, ce qui est au moins 10 fois supérieur aux débits maximum théoriques actuels de la 5G.

Les tests ont été réalisés en extérieur sur la bande 100 GHz et en intérieur sur la bande 300 GHz avec l'ajout de réflecteurs. NTT DoCoMo, NEC et Fujitsu, à l'origine de ces travaux, travaillent sur le sujet depuis 2021 et ont mis en commun leur ressources de R&D pour préparer la 6G.

Ces très hauts débits de la 6G ne seront atteints que dans certaines circonstances avec le support d'antennes intelligentes (un système d'une centaine d'antennes en grille développé par NEC dans le cadre de l'expérimentation) capables de combiner leurs flux, permettant d'atteindre des pointes de débits supérieures à la normale.

Une intelligence de réseau plus poussée

Cela nécessitera un fonctionnement du réseau différent avec une part d'intelligence artificielle pour analyser la demande et attribuer les flux selon les besoins. Ce mécanisme d'activation à la demande permettra de mieux répartir les ressources spectrales et de limiter la consommation d'énergie qui s'annonce forcément élevée du fait de la montée en fréquence.

Un allumage des antennes par bouffées (bursts) sera ainsi privilégié par rapport au fonctionnement continu utilisé jusqu'à présent (un peu moins avec la 5G qui pose les bases de cette philosophie).

La 6G trouvera-t-elle mieux que la 5G les applications qui la rendront indispensables ? Ce sera sans doute un des éléments à considérer pour les opérateurs après la douche froide de la 5G, même si les applications industrielles ne devraient pas manquer, des téléchargements toujours plus rapides à la génération de mondes virtuels en passant par la création de jumeaux numériques à grande échelle, comme d'une ville.

Source : Fujitsu